Wild heart — Clovis

Gentil
Discret
Téméraire
Fidèle
Impulsif
Sportif
Jamais défaitiste
N'abandonne jamais
Entêté
A l'air un peu décousu parfois, s'enfonce souvent dans ses pensées, il lui arrive même de parler avec quelqu'un et d'un coup ne plus l'écouter car une idée lui prend toute son attention.

Un soir, alors qu’il avait 10 ans, il se promenait avec sa mère lorsqu’elle fut attaquée par un gang, il n’a rien pu faire à part se cacher dans les ombres et observer la macabre mise à mort. Il a observé de longues minutes l’agonie de sa mère lorsque son souffle sacré le quittait, sa main sur son coeur sanguinolent. Aspiré par la prostration et la fascination lugubre, Clovis n’a pas cillé. Il l’a laissée rejoindre l’autre monde dans une prière maladroite d’un garçonnet. Jonché du haut de ses 10 ans, il s’est levé et a crié tout ce que son pauvre coeur contenait, il demandait à l’aide, tout en suppliant que sa maman revienne.

Son père lui en a terriblement voulu, étourdissant le petit garçons de mots bas, des mots qui résonnent encore sous son crâne : « incapable, tu n’as pas su protéger ta mère, si elle est morte c’est de ta faute, tu n’es pas assez fort, un vrai homme aurait fait quelque chose, bon à rien, moins que rien.. j’aurais préféré que ce soit toi à sa place. »

Clovis a une piètre image de lui même, mais si il y a quelqu’un qui méprise bien plus encore, c’est son paternel. Entre eux la cohabitation est électrique, dès la disparition de sa mère, Clovis a commencé à n’en faire qu’à sa tête, surtout dès qu’il a vu les nouvelles femmes de son père défiler sous ses yeux impuissants. Il a tout fait à chaque fois, pour les pousser dehors, les dégouter de ce paternel qui n’avait aucun respect pour sa défunte adorée. Son père ne s’est jamais remarié, et c’est peut-être encore plus insupportable aux yeux de Clovis, des aventures sans lendemain.. l’amour qui ne passe plus jamais le pas de la porte. Seulement l’éphémère, le désinvolte..

Au lycée, il ne se socialise pas, il se sent en marge, toujours un secret caché dans la poche de son sweat. La nuit, il rode dans les rues, à la recherche des assassins de sa mère. Son unique obsession, lui rendre justice, faire justice à ce monde, défendre ceux qui ne le peuvent pas. Pourtant Clovis, derrière son air vaillant, il bouffe la poussière à grandes bouchées. Il gagne rarement ses combats, fini souvent par terre à se tenir le ventre. Il reste digne, animé par son but ultime. Le jour, il arpentait les couloirs du lycée la tête baissée pour cacher ses plaies, il était invisible, souvent le nez sur sa console de jeu.

A l’université, c’est la même rengaine, mais ce détachement lui vaut une certaine popularité, un peu effacé, il est devenu ce mystère. Il a quand même pris le temps de se faire des amis, de s’ouvrir un peu aux autres. Mais sa double vie l’empêche de profiter pleinement des joies adolescentes, la nuit, au lieu de faire la fête et d’aller toucher des couleurs incandescentes, il continue sa traque.

Il a quand même pu rejoindre l’équipe de tennis de l’université, il gagne en agilité, en force, en vivacité. Un choix stratégique, même si il s’avère qu’il prend plaisir à jouer, c’est la première passion qu’il se trouve après ses jeux vidéos et ses mangas. Il s’y épanouie comme il ne l’a jamais fait en 18 années de vie. Il n’en reste pas moins un petit mec incontrôlable quand il a une idée en tête, impulsif, guidé par ses idéaux.

Dans le cadre du club de tennis, il est parti plusieurs mois partout en Europe pour un tournois universitaire. Il en revient à la fin du mois de juin victorieux. Il a refusé d’y aller les premiers jours, il ne voulait pas faire de pause dans son enquête effrénée. Mais quand il apprend que la nouvelle copine de son père a le même âge que lui, il vrille. Un affront de trop, et son égoïsme prend le dessus. Cela lui a fait un bien fou, mais il est bouffé par les remords, s’en veut d’avoir abandonné sa mère et d’avoir mis entre parenthèse l’hommage à sa mémoire.