The mind creates the abyss, the heart crosses it

Diabolique emmerdeuse, utopiste suicidaire, provocatrice écarlate, passionnée désintéressé, paradoxe stéréotypé, gourmande affamée, mélancolique inavouée, jurons châtiés, légèreté simulée. Roxane elle a peur de se rendre compte que la vie n'est qu'un vide sidéral, que son existence une suite illogique de conséquences qui sont rentrées en collision hasardeusement. Roxane elle a peur de n'être personne, d'être oubliée, de ne pas avoir le temps de graver son nom dans les étoiles. Harper elle a peur d'être comme tout le monde, de jouer la même mascarade, de se plier à des coutumes sociales qui l’écoeure. La vie n'est qu'un jeu pour elle, les autres ne sont que des distractions dans son petit royaume où elle gouverne, telle une impératrice sanglante. Elle prend tout à la dérision, tout à la légère, rien n'est jamais grave dans la bouche de la môme. Son insolence la suit comme une ombre, lui colle à la peau. Quand les fillettes de la haute se déguisaient en princesses pour Hallowen, Roxane se baladait fièrement dans les rues de Los Angeles avec son masque de scream. Fan d’épouvante des premières heures, elle fabrique parfois des reconstitutions de ses scènes préférées pour effrayer ses amis et sa famille. Sa dernière saloperie en date, prétendre avoir été poignardée au milieu du salon, la bouille et sa robe de nymphette blanche barbouillés de ketchup bas de gamme. Elle, ce sont les blagues de mauvais goût, les farces ridicules, elle n’a pas de limite, un trop plein de non-sens dans la tête, elle se brûle, brûle les autres, est dans le test permanent, cherche les points faibles, cherche l’interrupteur pour faire de sa vie un grand boom. Elle frôle les délires, blesse avec ses rires fêlés, fait couler le sang. Acolyte des mauvaises graines, le vacarme suit son aura. Roxane elle a le jeu aisé, elle a les masques en panoplie. Les brisures dans la voix. Roxane elle peut te promettre tout, les doigts croisés dans son dos. Si tu la laisses faire elle ne sortira plus jamais de ta tête, c’est le fléau, c’est le mal d’amour, c’est le vide qui te plonge dans la névrose. C'est l’indétrônable princesse, l'oiseaux aux ailes de velours. Sa majesté rêvée en blonde. Les caresses de Roxane sont souvent des coups de poignards. Elle, elle va retourner le flingue contre toi, et te faire exploser la caboche. Tu vas mourir en voulant l'abattre et elle dansera dans tes cendres. .

Roxane a vu le jour à Los Angeles, où elle s’est épanouie jusqu’à l’âge de 17 ans ○ La blonde acidulée était la princesse de son petit royaume elle jouissait d’une vie d’excès, d’une vie où se soucier de demain était réservé aux malchanceux ○Lorsque la société de son père a fait faillite, entraînant la déliquescence de sa famille et le divorce de ses parents, elle a déménagé à Sainte-Maxime avec le paternel, malgré les frictions entre eux. Elle ne digère pas d’avoir perdu sa vie d’avant, elle le blâme de son malheur ○ Son nom était prestigieux dans sa métropole, des lettres autour desquels les étoiles gravitaient, ici elle est une nébuleuse parmi les astres et pour la première fois de sa vie, elle sait que rien ne pourra la sauver ○ Roxane c’était la rébellion, elle voulait se casser de ce trou, elle voulait retrouver de sa splendeur, redevenir reine parmi les rois, enchaîner les conneries, pousser tout le monde à bout, c'était une grenade qui menaçait d'exploser ○ Mais ses présages n’ont jamais éclos, elle est resté l’anonyme insipide dans une ville qui se fichait de sa petite destinée, elle a explosé, mais de l’intérieur, elle a sombré dans l’anorexie, elle a troqué la chaire contre les os ○ Rêves sauvages déjà défunts. Elle était le fruit gâté d'une génération qui s'est bâtie sur des illusions mortes nées. Génération de ces adonis qui courent dans l’horizon multicolore, renversant, l'aiguille de la boussole plantée dans leurs ventres. De quoi rêvait une gamine qui a déjà goûté à toutes les jouissances éthérées, qui s'est déjà égarée dans les paradis perdus. Le bonheur lui a éclaté au visage, la joie s'est émoussé contre ses joues tendres. Des années à creuser la chaire, des années pour lui faire avouer un rictus. Des années pour la pousser vers le précipice d'une jeunesse dorée qui oublie de vivre à trop se regarder le nombril. ○ Puis elle a rencontré Sacha, et son visage a retrouvé ses couleurs, elle a remis un pied dans le monde des vivants, et petit à petit, grâce à lui, elle s’est épanouie, a commencé à apprécier cette ville qu’elle maudissait, il l’a changé, du tout moins en surface.